Il existe une fragilité et un recul de l’usage de la langue française au Québec, notamment dans l’écosystème de la recherche. La communauté scientifique, particulièrement sa relève, perçoit souvent de plus grands incitatifs à publier en anglais pour avancer professionnellement : les revues anglophones et les congrès internationaux détiennent plus de prestige. Le recours à l’anglais étant devenu quasi-systématique en science, la relève en recherche se trouve désavantagée lorsqu’elle choisit de mobiliser des connaissances en français, malgré la pertinence que cela peut avoir pour la communauté francophone. De même, il n’y a que peu de soutien déployé pour aider la relève francophone à mobiliser des connaissances dans une langue seconde.

Objet et objectifs du rapport

C’est donc devant le contexte de l’anglicisation croissante de la production des savoirs scientifiques et de la dévalorisation persistante de la recherche en français que le CIE s’est proposé d’analyser les enjeux soulevés par la mobilisation des connaissances en français, en accordant une attention particulière aux questions touchant la relève en recherche. La démarche du CIE consiste en une consultation de membres de la relève, une revue de la littérature scientifique et une analyse des pistes d’action proposées lors du Forum sur la science en français organisé par le Fonds de recherche du Québec (FRQ) au printemps 2023. Le rapport vise à décrire les habitudes linguistiques de la relève en recherche au Québec. Il propose également des pistes d’action qui aspirent à valoriser la mobilisation des connaissances en français.

Résultats et principales recommandations

Les facteurs qui influencent les habitudes linguistiques de la relève en recherche en matière de mobilisation des connaissances sont complexes. Les raisons structurelles (valorisation de la publication en anglais par les établissements universitaires/directions de recherche, perspectives d’avancement professionnel) supplantent les raisons individuelles. Ces dernières s’appuient principalement sur l’incidence positive de travaux francophones pour la société ainsi que sur l’impératif de productivité. Néanmoins, des biais inconscients persistent, considérant les publications en français comme de moindre valeur et une perte de temps. En réponse aux problèmes de justice et d’équité pour la relève francophone que soulève cette dévalorisation, le rapport du CIE propose 24 pistes d’actions adressées au FRQ qui visent à revaloriser de manière structurelle la mobilisation des connaissances en français, notamment par la création d’incitatifs financiers. Ces pistes d’action considèrent le français comme langue des sciences, de la diffusion des connaissances, et de la relève en recherche. Leur objectif n’est pas de faire cesser la recherche en anglais, mais de trouver un équilibre. Le soutien et le rehaussement de la recherche en français passent par une stratégie ambitieuse, collaborative et transversale.

Vous pouvez accéder au rapport ici.

Le CIE présentera ce rapport lors d’événements prévus à l’automne 2024.

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