Depuis 2019, les FRQ soutiennent financièrement des Chaires UNESCO en vertu d’une Déclaration d’intention commune convenue avec la Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO). Voici le portrait de l’une de ces chaires, dont les travaux génèrent des impacts positifs pour la société.

Chaire UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins

Titulaire : Fanny Noisette, Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER)

Le territoire Eeyou Istchee, dans l’est de la baie James, a abrité pendant longtemps les plus vastes herbiers sous-marins du Québec. Ces écosystèmes, appelés « zosteraies », ont une importance culturelle et alimentaire pour les nations cries, qui y chassent l’oie. Depuis leur effondrement dans les années 1980-1990, ils n’ont toujours pas retrouvé leur étendue d’antan.

La Chaire UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins s’efforce de comprendre ce qui a conduit à cette perte et ce qui empêche le retour de ces herbiers. Elle participe à un projet coconstruit maillant les savoirs traditionnels de partenaires cris et les protocoles scientifiques d’équipes de recherche, dont certaines de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université du Manitoba. Ensemble, tous ces intervenants cherchent à comprendre, par exemple, si des changements de clarté de l’eau peuvent influencer les zosteraies.

Cette première chaire UNESCO dans le domaine maritime au Canada vise deux types d’intégration. La première consiste à analyser les systèmes à plusieurs niveaux, depuis le fonctionnement des organismes vivants jusqu’à l’ensemble de l’écosystème qui les entoure, y compris les communautés humaines. La seconde est une intégration interdisciplinaire qui favorise notamment l’union de perspectives issues des sciences naturelles et des sciences humaines et sociales, voire des arts.

La Chaire entretient par ailleurs des collaborations avec des pays du Sud. Ainsi, une doctorante mène actuellement des recherches comparant l’impact de l’acidification des océans sur les algues calcaires entre le Québec et la Colombie. La Chaire a aussi récemment développé un réseau en océanographie avec les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest : elle soutient les institutions en science de la mer dans le développement de leurs capacités et leurs collaborations avec le Québec.

Avec toutes ces initiatives, la Chaire s’efforce de former une nouvelle génération de chercheurs et chercheuses interdisciplinaires en sciences de la mer, mais aussi de conscientiser la société civile à la gestion durable des écosystèmes marins.