Dans la vie de tous les jours, il n’est pas rare qu’un enfant se cogne la tête. Dans certains cas, un tel choc peut mener à un diagnostic de commotion cérébrale et entraîner des répercussions sur la santé. Chaque année, au Canada, ce genre d’accident amène plus de 50 000 enfants de 0 à 5 ans à se rendre aux urgences. C’est l’une des causes principales de perturbation du développement du cerveau et de réduction de la qualité de vie des enfants. Pourtant, dans les recherches antérieures sur les commotions cérébrales, les enfants de moins de 6 ans ont souvent été oubliés, principalement en raison de la prétendue capacité de résilience de leur petit corps à guérir rapidement.
Pour pallier le manque de connaissances sur les symptômes durables chez ces enfants, Dre Miriam Beauchamp et son équipe du laboratoire ABC ont mis sur pied la cohorte KOALA (Kids’ Outcomes And Long-term Abilities), un regroupement d’enfants qui ont subi une commotion cérébrale et qui sont issus de quatre centres hospitaliers pédiatriques nord-américains.
Cette cohorte a permis de mener une recherche scientifique pour mettre en lumière comment une commotion cérébrale subie en bas âge peut entraîner un fardeau significatif de symptômes tels que des changements d’humeur, des perturbations du sommeil ou des difficultés de comportement. Une première mondiale !
Cette recherche de grande envergure a également mené au développement d’outils de prévention, d’interventions précoces et de prises en charge de la commotion cérébrale dans la petite enfance. En effet, les traitements doivent être adaptés à la situation des très jeunes enfants et tenir compte de leurs besoins de repos après une commotion ou de la manière de retourner en douceur à leurs jeux et à la garderie, par exemple.
Enfin, toutes ces connaissances doivent être partagées pour être utiles et Dre Beauchamp y accorde une grande importance. Elle veille donc à transmettre de l’information scientifique et clinique au sujet des commotions cérébrales chez les 0 à 5 ans, tant aux parents qu’aux professionnels de la santé, aux CPE ou encore aux milieux scolaires, notamment par l’initiative COCO (Connaissances Commotions) . Celle-ci consiste en une série de campagnes et d’outils visant à partager le savoir actuel sur les dangers et les effets des commotions cérébrales chez les jeunes enfants et à créer un catalogue de symptômes post-commotionnels (REACTIONS).
Source :
Dupont, D., Beauchamp, M. et coll. pour la cohorte KOALA (2024). Post-Concussive Symptoms after Early Childhood Concussion, JAMA Network Open, 7(3), e243182. doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.3182