NOUVELLE ÉDITION DU PROGRAMME ENGAGEMENT, NOUVELLES QUESTIONS !

Voici la page dédiée aux  questions proposées par les citoyens et les citoyennes dans le cadre de la nouvelle édition du programme ENGAGEMENT des Fonds de recherche du Québec.

Les questions se rajouteront jusqu’à la mi-décembre, au fur et à mesure que les citoyens et citoyennes les soumettront.

Nous invitons la communauté de recherche à en prendre connaissance et à former un duo avec un citoyen ou une citoyenne pour proposer un projet de recherche.  Chercheurs et chercheuses, une de ces questions vous interpelle ? Entrez en contact avec la personne citoyenne qui l’a posée en nous écrivant à: Engagement.gds@frq.gouv.qc.ca

Questions proposées par les citoyennes et citoyens au concours 2025-2026

Bien que les Fonds de recherche du Québec publient ce contenu, ils n’en sont pas les auteurs.

Discrimination, inclusion, immigration

(à venir)

Éducation

Quel serait l’impact de l’enseignement des émotions et de leur gestion aux élèves de la quatrième à la sixième année du primaire sur les comportements agressifs, intimidation comprise, et les problèmes de santé mentale?

J’ai un enfant qui vit avec un problème de santé mentale et, dans ma famille, le trouble de panique est présent de génération en génération. Cela m’a amené à m’intéresser assidûment à l’intelligence émotionnelle et à la communication non violente ou bienveillante. J’y vois un moyen très accessible pour favoriser le mieux-être des enfants et des adultes qu’ils deviendront. Une personne qui n’est pas bien est coincée dans ses émotions, leur impact physique et les impulsions provoquées. C’est en tout cas ce que j’ai vécu et vis encore par moments. Il semble que beaucoup d’élèves du primaire ont des comportements difficiles ; l’enseignement proposé ne faciliterait-il pas la vie de tous ?

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Comment consolider les stratégies de dialogue entre les parents, l’école, et les éducateurs spécialisés afin de diminuer l’anxiété en milieu scolaire et extrascolaire des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme, et ainsi favoriser leur sentiment d’appartenance et d’intégration ?

L’école est un milieu extrêmement anxiogène pour mon garçon autiste. Il va dans une école alternative au régulier. Je pense que ce projet de recherche peut être très intéressant puisqu’il y a beaucoup d’élèves autistes qui vivent avec un grand niveau d’anxiété.

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Environnement (écosystèmes, pollution, faune et flore)

Quelles sont les espèces de champignons au Québec et au Canada dont le statut est préoccupant, menacées ou en voie de disparition, et comment établir une liste d'espèces à protéger afin de préserver le patrimoine mycologique essentiel aux écosystèmes forestiers et agricoles du Québec et du Canada ?

La mycologie est pour moi bien plus qu’une discipline scientifique : c’est un cheminement personnel qui s’ancre dans une démarche pour mieux comprendre le monde qui m’entoure. Depuis des années, je consacre mon temps à explorer le monde des champignons, par la photographie, la microscopie et la culture de champignons. Ces architectes invisibles des écosystèmes me fascinent dans leur capacité à modeler le vivant et à révéler l’interconnexion profonde entre toutes les formes de vie.
Les champignons sont les ingénieurs secrets de la Terre, les silencieux, mais puissants acteurs des interactions écologiques. Ils transforment la matière morte en vie, recyclant les éléments essentiels et tissant des réseaux souterrains complexes qui nourrissent nos forêts, nos cultures, et même nos civilisations. Leur présence est subtile, mais primordiale. Sans eux, les cycles de la vie se briseraient. Ils sont les gardiens des sols, les alliés invisibles des plantes, et même des guérisseurs dans les traditions humaines depuis des millénaires. La mycologie est donc une clé pour comprendre non seulement la nature, mais aussi la place de l’humanité dans les écosystèmes.
Ce qui me passionne, c’est cette capacité des champignons à révéler l’interdépendance de la vie. Leur étude nous rappelle combien nous sommes liés à notre environnement, et à quel point la préservation des écosystèmes repose sur des équilibres délicats, souvent maintenus par ces êtres discrets et pourtant essentiels. En tant que technicien en bioécologie, technicien en agricole, microbiologiste amateur et photographe, j’ai le privilège d’explorer cette interconnexion, tant au travers de la culture de mycélium dans mon laboratoire que lors d’inventaires mycologiques en milieu naturel dont je coordonne les activités. Mon parcours m’a amené à cultiver et à étudier des espèces aussi fascinantes que Cordyceps militaris, agent de biocontrôle des insectes, et à approfondir mes connaissances en taxonomie des champignons en suivant des formations de microscopie avec Herman Lambert, scientifique retraité au Cercle des mycologues amateurs de Québec. Cette expertise que je peaufine avec le temps, je la mets au service de la science et de la conservation, notamment à travers mon rôle de Vice-Président du Cercle des mycologues amateurs de Québec et co-fondateur de Mycosphaera, un organisme de science citoyenne. C’est à travers l’objectif de mon appareil photo, l’oculaire de mon microscope, les expériences menées dans mon laboratoire personnel et ma collection privée de champignons que je m’efforce de redonner à la mycologie la place qu’elle mérite. Mon but est de la mettre en lumière, de la rendre accessible et pertinente dans un contexte contemporain, tout en contribuant à un effort citoyen pour faire progresser cette science souvent négligée. Au Québec, la mycologie est presque absente de nos institutions scolaires, rarement enseignée en dehors des angles limités de la mycologie médicale, de la phytopathologie, ou vaguement mentionnée en agronomie pour parler des mycorhizes. Mon engagement vise à combler ce vide, à montrer que la mycologie a bien plus à offrir à la société et aux écosystèmes que ce que l’on daigne reconnaître.
Les champignons occupent un rôle fondamental à tous les niveaux des écosystèmes, mais paradoxalement, aucune loi ne les protège. Ils ne sont pris en compte dans les pratiques agricoles et forestières que sous l’angle limité de la phytopathologie. Ils sont invisibles dans les parcours éducatifs : aucune université n’a de département dédié à la mycologie, cette science se retrouvant reléguée aux départements de sciences végétales ou médicales. Le résultat ? Une science sans relève, portée presque exclusivement par des amateurs passionnés. Les innovations en mycologie sont rares, alors même que leur potentiel dépasse l’entendement. Ignorer cette discipline, par négligence ou distraction, c’est refuser de reconnaître l’existence d’un coffre à outils qui a servi à bâtir la Terre elle-même. En écartant cet héritage, nous nous efforçons de réparer notre planète sans les outils qui ont permis sa construction, perpétuant ainsi une amnésie écologique qui nous coûte cher.
Mais la mycologie n’est pas qu’une affaire de spécialistes. Elle concerne chacun de nous, car elle touche aux fondements mêmes de la vie sur Terre. Mon engagement, à travers des collaborations avec des institutions comme Mycosphaera, va au-delà de l’étude scientifique. Je m’efforce de sensibiliser le public à l’importance des champignons, en partageant ma passion lors de formations, d’inventaires et d’événements mycologiques. Nous vivons une époque où la nature a plus que jamais besoin de notre attention, et je crois fermement que comprendre et protéger les champignons est une mission cruciale pour assurer la santé et la résilience de nos écosystèmes.
Je suis convaincu que l’avenir de nos écosystèmes, et peut-être de nos civilisations, dépendra de notre capacité à comprendre et à respecter les champignons, ces alliés précieux et omniprésents, souvent méconnus, mais jamais insignifiants.

Mathias Rocheleau-Duplain

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Existe-t-il des procédés photographiques sécuritaires du point de vue environnemental et de la toxicité, en ce qui a trait à la fabrication des produits chimiques photographiques, leur usage et leur fin de vie, que ceux-ci soient d’origine commerciale ou artisanale ?

Je suis une cinéaste expérimentale de la ville de Québec qui travaille avec de la pellicule 16mm depuis 2014, notamment pour créer des films d’animation en gravure et dessin sur pellicule. Je m’intéresse à la trace du geste humain et à la réaction chimique de la pellicule sensible. J’ai commencé à développer de la pellicule de manière artisanale en 2017. J’ai constaté que les chimies commerciales étaient toxiques pour moi et nocives pour l’environnement, particulièrement les chimies couleurs. Je me suis donc tournée vers des procédés de développement artisanaux et alternatifs pour la pellicule noir et blanc, en utilisant des révélateurs à base d’acide ascorbique et de plantes, et des fixatifs au sel ou au thiosulfate de sodium faits maison, que je perçois comme moins nocifs. Pour apprendre comment faire, j’ai suivi des ateliers en ligne avec Andrès Pardo, de Curioso Lab et j’ai lu des articles sur le web, de Sustainable Darkroom, entre autres. J’apprends surtout par la pratique et en expérimentant avec la matière. Ma pratique en chambre noire se perfectionne depuis 2021. Ainsi, j’ai touché au processus photographique réversible et je me suis mise au tirage d’images sur papier photographique, ainsi qu’à la coloration de pellicule avec des pigments naturels. Je travaille maintenant autant la pellicule cinéma que la pellicule et le papier photographique. Je cherche à développer une pratique qui soit durable et respectueuse de l’environnement et de ma santé. Mais les chimies alternatives à base d’acide ascorbique sont-elles cancérigènes autant que les chimies commerciales?

J’ai participé cette année à un projet de mise en place de pratiques écosensibles à Vu, le centre d’artiste de Québec spécialisé en photographie. Ce projet a soulevé chez moi plus de questions que de réponses.

Par exemple, je me demande comment gérer mes déchets de manière responsable, puisque je me retrouve à créer autant de déchets avec mes chimies alternatives qu’avec des chimies commerciales. Je ne sais pas comment gérer ces déchets, puisque d’une part, sur internet on me dit que ce sont des chimies compostables, et d’autre part le technicien du laboratoire me dit que ce ne l’est pas. Je manque de connaissances pour savoir qui croire.
De plus, les chimies alternatives ne sont pas acceptées aux points de collectes de solutions usagées (comme au laboratoire Sténopé, qui récupère les fixateurs usagés de Vu), parce qu’ils ne veulent pas contaminer leurs bacs à récupération de sels d’argent par électrolyse (encore en projet). Ont-ils raison de ne pas vouloir mélanger les fixateurs commerciaux et les fix à base de thiosulfate de sodium pour la récupération? Comment dégrader mes solutions chimiques de manière sans danger pour moi ou l’environnement? Est-ce vrai qu’en neutralisant le développeur avec le bain d’arrêt, on peut ensuite le jeter aux égouts? Comment gérer les produits dans lesquels les sels d’argent s’accumulent, comme les « bleach » et les fixatifs? Est-ce que l’écocentre le fait de manière convenable, en récupérant les sels d’argent? Est-ce vrai que le fix au sel pourrait durer toujours et garder la même efficacité, peu importe le nombre de rouleaux de films fixées dedans? Y a-t-il des pistes de solution pour développer des chimies alternatives, moins toxiques, pour la photo couleur?

Est-il possible de réemployer et de revaloriser les plastiques à usage unique, qui sont présentement triés puis jetés au lieu d’être recyclés ?

En 2012, ma fille avait monté un sujet d’Expo-Science sur un projet de récupération des sacs plastiques en pavés au Niger et de quelques autres pays de l’Afrique. Ces sacs étaient déjà considérés comme de véritables fléaux en 2006. Il est malheureux que depuis ce temps, il semble que rien n’a été fait de plus utile et viable que de les récupérer pour les envoyer polluer les pays les plus pauvres. Il me semble important d’explorer et de mettre de l’avant des solutions au Québec pour répondre à l’enjeu de la pollution des plastiques à usage unique en examinant les possibilités de réemploi et de la revalorisation réels des plastiques non recyclés actuellement.

Gaston Nadeau

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La culture et la commercialisation de l’ail des bois cultivé (Allium tricoccum) seraient-elles souhaitables pour assurer la protection et la pérennité de cette espèce vulnérable mais convoitée ou, au contraire, risqueraient-elles de créer un engouement et d’augmenter la cueillette et le pillage dans les colonies naturelles protégées ?

Depuis plus de 20 ans, par intérêt pour l’agroforesterie et comme activité de loisirs, je cultive, dans un site de chênes rouges et d’érables à sucre, des plantes de sous-bois, comme la sanguinaire du Canada, l’asaret du Canada et le ginseng à cinq folioles, trois espèces protégées. Plus récemment, j’ai expérimenté avec succès la culture de l’ail des bois, une autre espèce protégée.
Or, l’ail des bois, contrairement à d’autres espèces menacées ou vulnérables ne peut être cultivé pour la consommation au-delà de la limite permise de 50 plants par personne par année (Article 16 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables et article 4 du Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats). Cette restriction a pour fonction de limiter la cueillette afin de protéger les colonies d’ail des bois.
Pourtant, certains spécialistes estiment que cette restriction ne suffit pas à réduire la pression sur les colonies protégées. Car la cueillette, même légale, peut affecter la pérennité d’une colonie si, par exemple, plusieurs personnes visitent un même site à différents moments et prélèvent chacune le nombre de plants autorisés. Ces spécialistes soutiennent donc que de permettre la culture et la vente de l’ail des bois cultivé réduirait la pression sur les colonies naturelles tout en favorisant la sauvegarde de l’espèce.
Toutefois, d’autres spécialistes estiment au contraire que de permettre la culture de l’ail des bois générerait un regain d’intérêt dans la population ce qui aurait pour conséquence d’accroître la pression sur l’ail des bois en nature, donc pas cultivée et gratuite, augmentant du fait la vulnérabilité de l’espèce.
Devant ces opinions contradictoires, à l’instar d’autres citoyens préoccupés par le maintien de la biodiversité et la conservation d’espèces qui font partie de notre patrimoine végétal, je me demande donc, entre ces deux positions contradictoires, quelle serait celle qui permettrait d’assurer la protection des populations naturelles d’ail des bois. Cette question suscite à la fois de l’intérêt et des inquiétudes face à l’incertitude concernant les comportements des cueilleurs suite à un éventuel changement à la règlementation. J’aimerais l’approfondir dans un processus d’analyse rigoureux avec l’aide de chercheurs pouvant contribuer à la démarche de réflexion.

Jean Arsenault

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Génie des matériaux, technologie, informatique

(à venir)

Philosophie, droit, art

(à venir)

Politique et société

En 2024, quel a été l’impact sur le prix à la consommation au Québec de l’évolution des coûts, revenus et bénéfices selon les différentes transformations et transferts de stocks pour chaque étape de la chaîne d'approvisionnement du secteur alimentaire?

Depuis la pandémie de la Covid-19, des taux d’inflation records sont présents dans plusieurs secteurs économiques. Plusieurs articles médiatiques ont également décrié les hausses de prix dans le secteur alimentaire, le tout s’accompagnant d’une augmentation de la population devant avoir recours aux différents services de banques alimentaires.
Ayant travaillé dans le secteur alimentaire pendant plus de 10 ans, dans des établissements de restaurations, épiceries et transformation alimentaire, sur des postes variés pendant mes études et depuis trois ans en tant que technicien comptable, j’observe depuis longtemps les diverses tendances au niveau des prix payés par les consommateur.trice.s.
Dans la dernière année, la sécurité financière est au cœur de plusieurs discussions dont j’ai été témoin. Ce qui en ressort principalement: « Ça coûte dont bien cher faire l’épicerie ast’heure! »
Je souhaite utiliser mes compétences acquises comme technicien comptable pour mener à bien cette recherche d’analyse statistique. La collecte de données sera parsemée d’obstacles: certains documents contenant les informations pour la recherche sont publics, d’autres de nature confidentielle. L’objectif étant d’analyser l’évolution des coûts jusqu’à sa forme finale, le prix à la consommation, il m’apparaît plus important de mentionner la position d’une entreprise dans la chaîne d’approvisionnement que les noms des entreprises dont les données seront analysées.
Cette question de recherche représente un défi de taille que je suis prêt à relever; elle n’en demeure pas moins un défi minime face aux solutions pouvant résoudre les iniquités sociales présentes dans la société.

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Quel est le potentiel biorégional dans le Bas-Saint-Laurent?

L’urgence comme motivation

Que ce soit concernant l’écologie, la justice sociale, les tendances sur les plans économique et politique, lorsque je m’informe sur l’état du monde et les perspectives à venir, j’arrive plus que jamais à la conclusion suivante : il y a urgence pour nos sociétés de changer radicalement notre mode de vie. Cette bifurcation m’apparaît nécessaire si l’on aspire à un avenir vivable et enviable.

Selon plusieurs études, le productivisme mondialisé, auquel participe le Québec malgré nous, serait responsable de la dégradation des conditions essentielles à l’habitabilité de la Terre. La manière dominante d’interagir avec l’« environnement » et les êtres vivants met en péril dès à présent des populations humaines – le Sud global, les peuples autochtones et les femmes étant les plus touché-es. C’est aussi la biodiversité qui est mise à mal : pensons notamment aux projets d’expansions industrielles qui menacent la survie d’espèces en voie de disparition comme le caribou forestier.

La nécessité d’une décroissance, d’où l’intérêt pour la perspective biorégionale

De plus en plus de chercheur-es comme Timothée Parrique – auteur du livre Ralentir ou périr – avancent que le développement durable est fondé sur une hypothèse dont la validité est remise en doute. En effet, la croissance économique, même verte, semble directement conduire aux ravages écologiques. Cela nous éloigne de l’avenir meilleur promis par le développement durable tel que promu par les Nations Unies. Nos sociétés doivent donc radicalement et dès maintenant sortir de la course « production-consommation-pollution » et le faire de la manière la plus juste et démocratique qu’il soit. C’est ce que la décroissance invite à faire. Pour le dire avec le sociologue Yves-Marie Abraham, il s’agit de « produire moins, partager plus et décider ensemble ».

Interpellée par les questions de justices sociale et écologique et impliquée dans divers projets citoyens et communautaires, ainsi qu’en tant que bénévole de soutien dans un groupe de recherche sans but lucratif sur la décroissance, je me pose continuellement la question : « comment faire advenir concrètement et localement cette décroissance? ». Comment pouvons-nous, citoyens et citoyennes, habiter plus soutenablement, justement et démocratiquement nos territoires, afin qu’une suite du monde soit possible?

Pourquoi faire de la biorégion une question de recherche ?

En poursuivant mes lectures sur la décroissance, je constate que la perspective biorégionale, étonnamment peu étudiée au Québec, semble une hypothèse fort pertinente à vérifier dans la région où je vis.

Très brièvement et selon une présentation donnée par Yves-Marie Abraham à laquelle j’ai assistée, une biorégion est « un territoire naturel relativement homogène et autonome sur le plan écologique, habité par une population qui en tire sa subsistance à long terme, dans un souci de justice et d’autonomie ».

Ainsi, je me demande : Y a-t-il un potentiel de biorégion au Bas-Saint-Laurent? Quels en seraient les contours? Que retrouverions-nous au sein de cette biorégion bas-laurentienne en termes de cours d’eau, faune, flore, populations et activités humaines? Comment la population locale recevrait cette nouvelle idée?

Pourquoi mener ce projet avec unꞏe chercheurꞏe ?

Former un duo avec un-e chercheur-e pour travailler sur cette question me permettrait d’accéder à des outils académiques et articles scientifiques essentiels et malheureusement peu accessibles à la « population générale » dont je fais partie. Cela m’aiderait également à acquérir les connaissances nécessaires sur le plan méthodologique pour réaliser une recherche supervisée. Cet exercice pourrait contribuer aux travaux sur la décroissance et la biorégion en confrontant ces idées à la réalité terrain : une démarche qui n’a pas été réalisée à ce jour au Québec à ma connaissance. Qui sait, cette expérience pourrait peut-être ensuite servir de base et être adaptée à d’autres territoires au Québec?

Noémi Bureau-Civil

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Comment les espaces citoyens, organismes catalysant la participation citoyenne, favorisent-ils l’intégration et l’implication citoyenne de communautés issues de l’immigration tout en adoptant la laïcité et les valeurs du vivre ensemble de la société québécoise ?

Depuis 2016, je participe régulièrement et assidument aux activités de la Société Gilgamesh. Cet organisme à but non lucratif est un espace citoyen, indépendant et très impliqué dans sa communauté à Ville Saint-Laurent. Il s’attèle à promouvoir la laïcité et les valeurs du vivre ensemble dans son milieu. Cet espace est un lieu d’échange entre citoyens, ressortissants d’origine arabe, qui expriment librement leurs idées, leurs croyances et leurs appartenances politiques, d’où son importance dans le milieu communautaire. Depuis quelque temps, je pense aux moyens pour renforcer les initiatives et les activités qui mettent en avant les valeurs laïques pour les nouveaux arrivants du Moyen-Orient. Depuis quelque temps, je pense à développer de nouveaux moyens (pédagogiques, didactiques, culturels) qui puissent expliciter les valeurs laïques aux nouveaux arrivants du Moyen-Orient. Dans une société plurielle comme le Québec, comment cet espace peut servir de modèle communautaire aux organisations engagées dans l’aménagement d’espaces communautaires représentatifs et ouverts aux horizons différents de la région et de la province en général. Je pense qu’un projet de recherche sur la Société Gilgamesh aiderait à développer davantage la réflexion sur l’utilité des espaces collectifs culturels pour notre société. Aussi, le milieu de recherche peut incontestablement bénéficier d’une ouverture sur la recherche-action. Les lieux de rassemblement qui ne sont pas institutionnalisés de manière formelle permettent de se pencher sur leur pertinence dans une société démocratique.

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Compte tenu que le logement répond à un besoin essentiel avec une fonction sociale, quels seraient les avantages d’un ministère de l’Habitation comparé à la Société d’habitation du Québec ?

J’ai observé une problématique en lien avec le logement et le mandat de la Société d’habitation du Québec (SHQ).  Le contexte actuel du logement impose de savoir si la SHQ se conforme à son mandat (mission) selon sa loi et pose la question de l’alternative d’un ministère de l’Habitation.

Le constat de la situation actuelle indique de nombreux problèmes de fond avec la SHQ, dont ceux-ci : la situation actuelle du logement pose le problème majeur de la planification en logement, l’état du parc immobilier parait négligé, sa saine gestion des fonds publics se pose avec acuité, sa responsabilité du contrôle des offices (OH) ne semble pas assumée, sa transparence, imputabilité et reddition de compte limité.

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Santé, qualité de vie, système de santé

Est-il possible de développer des techniques de captation numériques (immersives, thermiques, etc.) qui permettent de documenter les chorégraphies et les gestes thérapeutiques mis en place lors d’une séance de massothérapie dans le but d’aider aux pratiques?

Je suis dans le domaine des médecines douces (massothérapie) depuis 20 ans et aussi également photographe (j’utilise en autre les caméras 360), avec une formation en arts-création. Je me demande s’il est possible d’utiliser des captations numériques – par exemple, de faire des prises de vues immersives en close-up (plan rapproché, macrophoto) – ou encore l’imagerie thermique, pour documenter et comparer les pratiques en massothérapie… Ce sont des idéations créatives de mon imaginaire qui auraient plus d’impact conceptualisées par un ingénieur au niveau du prototypage.

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Comment mieux outiller les parents d’enfants à besoins particuliers afin de les aider à favoriser le bien-être et l’intégration psychosociale de ces derniers ?

Après plusieurs années en intervention avec des jeunes à besoins divers (TDAH, autisme, troubles génétiques, troubles de comportements), je vois un grand besoin d’aide de la part des parents. Ce manque d’outils ralentit, selon moi, les progrès des jeunes ainsi que leur intégration dans plusieurs milieux. Je pense aussi que les parents mieux outillés s’impliqueront avec plus de confiance dans le parcours de leurs jeunes, ce qui est toujours un atout !

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Comment analyser la pertinence de la pair-aidance des personnes en condition postaccident vasculaire cérébral, comment la mettre en place, et à qui la soumettre dans notre système de santé au Québec ?

Annuellement, plus de 500 000 Canadiens sont atteints d’un accident vasculaire cérébral, selon les études de Santé Canada 2017-2018. Étant un survivant de cette maladie, je collabore depuis plusieurs années avec divers CIUSSS à titre d’usager ressource au savoir expérientiel. J’ai soumis mon idée de recherche à l’IUPLSSS de Sherbrooke qui m’a suggéré de pousser l’idée dans mon nouveau milieu de vie à Québec.

Urbanisme

Quel est le meilleur modèle de développement urbain à adopter au Québec pour assurer un développement durable favorisant la préservation de l’environnement, la santé, la sécurité et le bien-être des individus et des communautés ?

Le développement cavalier, pour ne pas dire sauvage, des structures urbaines autour de Montréal et de Québec, ainsi que dans certaines régions, semble ignorer les enjeux auxquels est confrontée la société québécoise.
Les designs d’urbanisme ont un impact autant environnemental, que social et communautaire. Par exemple, donner une priorité donnée aux automobiles, avec l’aménagement des boulevards urbains, rend moins sécuritaire et moins attrayant le déplacement à pied, sans compter l’impact sur l’environnement. Autre cas : certaines villes préconisent le développement de nouveaux quartiers où les coupes à blanc se font, ne laissant aucun arbre en place, et où l’aménagement rend nécessaires les déplacements en auto pour aller dans un petit commerce. L’urbanisation qui se fait autour des grands centres et dans certaines régions semble ignorée les enjeux aux auxquels sont confronté la société. Je voudrais explorer cette question pour identifier quelles seraient les meilleures méthodes d’urbanisme à utiliser pour le développement.

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Questions proposées par les citoyennes et citoyens antérieurement

Vous pouvez aussi consulter les questions des concours précédents  pour vous inspirer: